LES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION
Les matériaux essentiels comme la pierre et le bois étaient disponibles sur place, leur coût était faible voire nul et leur transport très limité. Leur recyclage se faisait spontanément, la nature reprenait ses droits dès que le toit n’était plus entretenu. Ces matériaux naturels présentent encore une harmonie de couleurs et de styles.
La pierre Apparente ou enduite à la chaux, elle est de nature très variée : les roches arrachées à différents massifs et transportées par les glaciers et les torrents, offrent une belle palette nuancée à nos murs : le vert émeraude des amphibolites, l’orangé de la patine des calcaires, le gris du calcaire dit de Laffrey, le gris tacheté de blanc des gabbros, des granites, des schistes veinés, etc... Le tuff, plus léger, était utilisé pour la construction des églises, la plupart des clochers sont en tuff. Les murs sont très épais, (parfois plus d’un mètre à la base) avec du fruit qui assure la stabilité de l’édifice et permet aussi de réduire les infiltrations d’eau par capillarité. Les enduits à la chaux La présence de fours à chaux est signalée par les toponymes, les plans, parfois une ruine. Ils sont les témoins d’une fabrication artisanale, voire familiale, presque toujours occasionnelle car les fours à chaux étaient soumis à une autorisation d’ouverture temporaire très réglementée à cause des risques d’incendies. Ils devaient être détruits à la fin des travaux. On enduisait surtout le pignon exposé aux intempéries. Les enduits « beurrés » laissaient parfois apparaître quelques pierres en surface. La chaux a la particularité de laisser respirer les murs, elle est imperméable mais laisse échapper la vapeur d’eau. |
En haut à gauche : porte charretière des Fréaux (Lavaldens) au centre : encadrement en tuf de la porte de la vieille église de La Valette. à droite : maison ancienne d’Oris-en-Rattier en maçonnerie de blocage partiellement enduite à la chaux. Le chaume de ce toit de Lavaldens a été remplacé par la tôle ondulée. A droite : fibrociment et tuile écaille à La Valette Couve à La Valette. Le débord des lauses du pignon à redents ne protège plus le chaume mais les bacs acier de ce toit des Fréaux. Tout en bas exemple d’un bassin privé à Siévoz, beaucoup sont datés de la fin du XIXe siècle en bas à droite : coffres à grains ou « arches » |
Les toits
Traditionnellement les toits étaient couverts de chaume. Les pignons à redents (ou pas de moineaux) les protégeaient de la prise au vent et facilitaient l’accès pour l’entretien. Une couve coiffait la lause sommitale. Elle était aussi chargée de protéger les habitants contre les mauvais esprits. Exposés à la propagation des incendies, les toits furent soumis à un arrêté préfectoral de 1858 qui incita les habitants à choisir des matériaux incombustibles. L’ardoise d’Ornon a remplacé progressivement le chaume. Belle mais lourde, fragile, gélive et coûteuse, elle a été détrônée par la tôle ondulée, puis dans les années 1950, par le fibrociment dont la présence d’amiante pose problème aujourd’hui. La tuile tend à les supplanter. A Nantes et La Valette quelques toits en tuile écaille rappellent le style du Trièves proche, parfois le pan sud est en tuile écaille et le pan nord en ardoise.
Le débord des toits est très peu important sur les pignons pour ne pas donner de prise au vent, il est parfois fermé par des génoises. D’influence provençale, la génoise est ici doublée d’une rangée de briques, on la trouve sur les édifices communaux et sur quelques maisons cossues...
Traditionnellement les toits étaient couverts de chaume. Les pignons à redents (ou pas de moineaux) les protégeaient de la prise au vent et facilitaient l’accès pour l’entretien. Une couve coiffait la lause sommitale. Elle était aussi chargée de protéger les habitants contre les mauvais esprits. Exposés à la propagation des incendies, les toits furent soumis à un arrêté préfectoral de 1858 qui incita les habitants à choisir des matériaux incombustibles. L’ardoise d’Ornon a remplacé progressivement le chaume. Belle mais lourde, fragile, gélive et coûteuse, elle a été détrônée par la tôle ondulée, puis dans les années 1950, par le fibrociment dont la présence d’amiante pose problème aujourd’hui. La tuile tend à les supplanter. A Nantes et La Valette quelques toits en tuile écaille rappellent le style du Trièves proche, parfois le pan sud est en tuile écaille et le pan nord en ardoise.
Le débord des toits est très peu important sur les pignons pour ne pas donner de prise au vent, il est parfois fermé par des génoises. D’influence provençale, la génoise est ici doublée d’une rangée de briques, on la trouve sur les édifices communaux et sur quelques maisons cossues...
VERS LES TEMPS MODERNES
L’eau
Dans la plupart des hameaux, on allait chercher l’eau au bassin ou au lavoir (communal ou privé), jusque dans les années 1950. Au Désert de La Morte, on avait déjà raccordé l’eau du bassin à l’évier dans les années 40. Dans les premières maisons raccordées, l’évacuation se faisait par une goulotte taillée dans une pierre encastrée dans le mur donnant sur l’extérieur. A Oris, les premiers captages et les canalisations étaient construits en dalles de pierre. Pour les toilettes, on allait à l’écurie, parfois « dans une cabane au fond du jardin » ou sur le torrent, sous le pont, le papier journal terminait ici sa mission culturelle. La douche ne fait son apparition dans nos hameaux qu’après les années 1960. L’isolation thermique Elle a longtemps reposé sur l’inertie thermique de la masse des murs, la proximité de l’écurie, et l’épaisseur de foin de la grange. Des techniques d’avant-garde sont déjà apparues dès 1953 avec l’exemple d’un chalet en pierre et bois à La Morte. Les doubles cloisons en brique étaient déjà remplies d’un isolant en vermiculite. Un double vitrage, utilisait un sel de silice pour absorber l’humidité (on ne connaissait pas encore le sous-vide). La salle d’eau avait une cabine de douche et des WC. L’eau était chauffée avec un chauffe-eau à gaz. Un poêle chauffait tout le chalet, on utilisait principalement le bois, puis le charbon jusque dans les années 80 où il fut remplacé par des radiateurs électriques. |
L’arrivée du confort
Le chauffage Dans la plupart des fermes, la cheminée à feu ouvert était le seul point de chauffage avant les années 30, puis vint le poêle à bois et à charbon jusqu’aux années 80 (le poêle Ding). L’électricité Dès 1913 Paul Freynet de Lavaldens fabriquait de l’électricité pour le village avec l’énergie hydraulique de son moulin sur l’Espalier, mais il fallut attendre jusqu’à 1930 l’arrivée du 110 v. Les premiers postes TSF remplacèrent les postes à galène. La conservation des aliments Cave, saloir, garde-manger, cellier abritaient légumes, viande, fromage, vin... Les carottes et les poireaux étaient conservés dans le sable, dans la cave. Si on manquait de place, un trou dans un champ accueillait les pommes de terre. (Voir les caves de jardin du Valjouffrey.) Des coffres à grain (arches) mettaient les céréales à l’abri des rongeurs (voir ci-dessus). Les oeufs étaient conservés dans une paillasse enfouie dans le blé. |