Les mineurs
Entre 1859 et 1865 les travaux de prospection ont été faits en partie par une main-d’oeuvre étrangère. Des Italiens sont venus prêter main forte en 1899 comme terrassiers, en 1903 surtout en tant que mineurs, en 1906 comme maçons-terrassiers. Pendant la guerre, le premier ingénieur était Raymond Briot de septembre 43 à octobre 44. Un comptable et deux secrétaires Mmes Paul Moisand et Marthe Sigaud, complétaient l’équipe d’encadrement. 30 à 50 mineurs venaient à bicyclette d’Oris, de Siévoz et de La Valette. Les mineurs travaillaient en binômes, ils faisaient les 3x8. Georges Vigne |
Les prisonniers allemands
Après août 1944, 20 à 30 prisonniers allemands vinrent en renfort. Ils vivaient à l’ancienne cure dans un grand inconfort, ou chez l’habitant. Ils travaillaient parfois, en dehors des heures de la mine, chez les Orichons avec lesquels ils entrete-naient des relations très courtoises, donnant un coup de main à l’occasion pour améliorer l’ordinaire qui était souvent très modeste en ces temps difficiles : Après leur travail à la mine, ils aidaient aux travaux des champs, repeignaient les façades des maisons, l'un d'eux donnait des leçons de violon à un jeune du village, un autre avait fabriqué des meubles de poupée pour des fillettes du village. Ils se contentaient du bassin extérieur pour leur hygiène corporelle qui restait irréprochable en toute occasion. Au début ils étaient sommairement gardés, ils n’y avait pas de tension dans le village. L’un d’eux parlait français, il était utilisé comme interprète. Un seul s’évada. Albert Moisand |
Témoignage d'André Amard, l'un des deux derniers mineurs d'Oris :
En septembre 1948, je suis entré à la mine d’Oris où travaillait mon père, j’avais 17 ans. Au début, M. Jacques me payait en nature avec du beurre, du café, de la margarine... il « oubliait » aussi de cotiser pour ma retraite. Mon père rentrait à pied au Bas-Siévoz, de temps en temps, M. Jacques arrêtait sa belle voiture pour le prendre en route, mais mon père n’osait pas monter de peur de la salir. A sa mort, ses poumons étaient tellement encrassés qu’ils étaient secs. Personne n’avait pris garde de ne pas les salir. Le port du masque n’était pas connu. La sécurité des mineurs était négligée. On ne prenait pas toujours le temps de boiser les galeries. Un jour, un ingénieur du Villaret était passé, lorsqu’il a vu où je travaillais, il m’a ordonné de descendre et a crié après mon chef devant moi. J’ai quitté la mine d’Oris en juin 1950 ou 51 par solidarité pour mon coéquipier renvoyé injustement, j’ai été embauché au Villaret où je gagnais 3 fois plus. J’ai été mineur de fond pendant 33 ans. Aujourd’hui, M. Amard se déplace avec une assistance respiratoire. |
Témoignage d'Elise Passera
La mine a créé une animation dans le village : On voyait arriver et repartir les mineurs venus des hameaux ou villages voisins. Madame Jacques, épouse du directeur, invitait les enfants d’Oris à participer à des activités avec ses enfants. Elle organisait des projections de films pour les habitants dans les locaux de la mine. |
Les conditions de travail à Oris
Elles étaient plus difficiles que sur le plateau matheysin :
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La fermetureLa mine d'Oris a fermé en 1951 / 52, les derniers mineurs sont allés travailler aux mine de La Mure.
De nombreux hommes de la Roizonne ont été mineurs en Matheysine, jusqu'à la fermeture définitive en 1997, après une menace de fermeture qui a perduré pendant plusieurs années. Plusieurs ont quitté le plateau. Certains ont été délocalisés à Gardanne, d'autres se sont reconvertis vers d'autres professions. |