Si elle nous offre des paysages grandioses, notre vallée bénéficie de bien peu de richesses naturelles, à part l'eau. Son utilisation a longtemps été règlementée, son usage pour l'arrosage des terres était soumis à des droits limités à quelques heures par jour selon la surface du terrain.
Jusqu'aux années 1950, on venait la chercher au bassin de son hameau, certains habitants possédaient un bassin privé alimenté par leur source. De nos jours, les captages dispersés un peu partout assurent l'acheminement de l'eau des sources jusqu'à nos robinets, mais le prix à payer devient une préoccupation pour nos communes et l'installation nouvelle de compteurs nous annonce une nouvelle façon de considérer cette ressource naturelle qui ruisselle si abondamment dans nos vallons.
En 1767, il n'y a toujours que quelques puits et 3 pompes, avec une eau de mauvaise qualité et tarie pendant une partie de l'année. Il faut souvent s'approvisionner à La Jonche, avec de grandes difficultés à la mauvaise saison.
En 1775, on capte les sources du Dimanche, du Loup et du Chien, dans le mas du Goutail mais avec des résultats insignifiants. Les sources du Marais sont retrouvées et leurs eaux, réunies à celles du Goutail et alimentent la fontaines de l'Hôpital.
En 1833, captation d'une source au Pré-Baccard, sur la commune de Pierre-Châtel à 3 700 mètres de La Mure, avec un débit au moment des basses eaux de 500 litres/minute.
En 1883 les sources ont vu leur débit baisser au cours du temps, on a un débit de 200 litres/minute insuffisant pour alimenter la population.
En 1888-89 priorité pour Chion-Ducollet, réaménager d'anciennes sources pour alimenter la rue du Nord: 2 fontaines et un bassin. Après l'importante découverte de l'eau en 1903, les circuits sont refaits.
1903 M. Chion Ducollet se rend au Rif Bruyant accompagné de son conseil municipal, pour envisager un captage qui conduirait les eaux jusqu'à La Mure. Il apprécie la qualité de l'eau, mais l'évaluation du montant des travaux le fait renoncer au projet. 1922 on rajoute l’ancienne conduite de Pré Baccard mais on subit les restrictions d’eau en été et on craint les effets des galeries de la mine sur les nappes phréatiques. D'autre part les houillères sont de plus en plus gourmandes en eau.
Ce que disent les comptes rendus du conseil municipal de La Mure de 1947 à 1953 :
L'idée de 1903 de capter les eaux du Rif Bruyantdistant de 12 km est reprise par le nouveau conseil municipal. Avec ce nouveau projet on peut obtenir une eau très pure, disposer d’un débit suffisant pour parer à tous ennuis pendant une longue période. Une étude préliminaire laisse en effet prévoir des avantages impressionnants. L’adduction des eaux de Rif Bruyant permettra la construction d’un réservoir en un point plus élevé que celui de Cimon et assurera ainsi sans difficulté l’alimentation des points les plus hauts de la ville.
Le projet est confié au Génie Rural et mis en adjudication en 1947. Lorsqu'elle élabore ce plan, la municipalité de La Mure compte sur une forte participation financière des houillères qui consomment de plus en plus d'eau, et projettent la construction d'une centrale thermique prévue pour fonctionner en 1954, de plus elle étend ses cités ouvrières dans le bas de la ville.
adduction d'eau du Rif Bruyant jusqu'à La Mure en 1955
L'étude de l'adduction est confiée à M. Escallon, géomètre de Grenoble L'étude de la distribution fut confiée à M. Meunier, géomètre de La Mure L’adjudication fut accordée le 9 août 1947 à l’entreprise Vigne pour les travaux de captage. L’entreprise Montaner fut chargée du creusement du tunnel. Ces travaux furent achevés en 1949. L’entreprise Dard ne reçut l’adjudication pour la pose de la canalisation que le 2 février 1955.
L'histoire de notre eau a été source de bien des tensions, anciennes ou récentes comme en témoigne un récent procès qui a opposé la commune de La Mure aux communes de Lavaldens et Oris. En effet, le contrat prévoyait-il que la commune de La Mure pourrait revendre l'eau de Rif Bruyant à d'autres communes ?
Article du Dauphiné Libéré
Des travaux aux abords des captages vont commencer pour leur protection
C’est d’abord une protection des berges du torrent en amont des captages, en prévention des risques de crues, avec la réalisation de seuils d’enrochement bétonnés, des levées de terre terrassées et la création d’une nouvelle passerelle avec augmentation du tirant d’eau afin d’éviter les débordements lors des très forts débits. C’est sur un flanc de la vallée de la Roizonne, au pied du massif du Coiro, que sont situés les captages d’eau potable de la ville de La Mure ; plus précisément sur les bords du torrent du Rif Bruyant (« Le Rivobruenti ») délimitant géographiquement les communes de Lavaldens de d’Oris-en-Rattier.
C’est sur ces terrains de montagnes qu’une eau de qualité est prélevée pour être acheminée par canalisations jusqu’à La Mure et alimenter ainsi plusieurs communes voisines. Des travaux sont prévus en cette fin d’été pour la protection des berges du torrent en amont des captages, en prévention des risques de crues, avec la réalisation de seuils d’enrochement bétonnés, des levées de terre terrassées et la création d’une nouvelle passerelle qui permettra d’augmenter le tirant d’eau afin d’éviter les débordements lors des très forts débits.
Pour ce chantier, c’est un montant de 165 000 € qui sera consacré cette année sur notre budget annexe de l’eau potable en section d’investissement (avec une aide de la CLE de 56 000 € sur 2 ans). Cette période de sécheresse nous rappelle plus que jamais l’importance de la préservation de cette richesse naturelle sur notre territoire. Dans un second temps, un peu plus tard, d’autres travaux seront entrepris sur le périmètre des captages pour une protection contre les intrusions humaines et animales, visant à assurer la sécurité des installations sur le site et à maintenir la qualité actuelle de notre eau potable.
Article paru en Août 2022 sur le bulletin "LE BREUIL" de la municipalité de La Mure
Protection des captages de Rif Bruyant : Les travaux ont commencé
Les travaux avancent et devraient se terminer d’ici la fin du mois d’octobre au niveau des captages d’eau potable du Rif Bruyant. Ces travaux consistent en une protection des berges du torrent en amont des captages, en prévention des risques de crues, avec la réalisation de seuils d’enrochement bétonnés, des levées de terre terrassées et la création d’une nouvelle passerelle qui permettra d’augmenter le tirant d’eau et d’éviter les débordements lors des très forts débits. Dans un second temps, un peu plus tard, d’autres travaux seront entrepris sur le périmètre des captages pour une protection contre les intrusions humaines et animales, visant à assurer la sécurité des installations sur le site et à maintenir la qualité actuelle de notre eau potable.
photos et article parus dans le flash info n° 39 de La Mure du 7 octobre 2022
photos et article issus du flash de La Mure n° 40 du 13 octobre 2022
Fin de la 1ère tranche de travaux au niveau des captages de Rif Bruyant : protection des berges du torrent en amont des captages, en prévention des risques de crues, avec la réalisation de seuils d’enrochement bétonnés, des levées de terre terrassées et la création d’une nouvelle passerelle permettant d’augmenter le tirant d’eau et d’éviter les débordements lors des très forts débits.
Texte et photos issues du flash de La Mure n° 47 du 2 décembre 2022